Exposition 2015  :    Marcel Dirou


     Marcel grandit à Carantec entre sa mère et ses tantes. Quel enfant fut-il ? Quel lycéen ? Quel étudiant ? Mystère. Maître d'internat et surveillant à Saint-Brieuc, Quimper puis Lamballe au Lycée Henri Avril. 1966-1974, instituteur puis maître-auxiliaire en Tunisie (Kalaa-Djerba et Kassérine). 1974 : il demande à regagner la France et obtient en 1975 un poste au Lycée Henri Avril de Lamballe où il exerce ses fonctions de Professeur de Lycée professionnel (Lettres-Histoire) jusqu'à sa retraite en 2002.

     Le professeur est apprécié de l'Administration, de l'Inspection, de ses élèves envers lesquels il se montre exigeant mais auxquels il apporte par les textes abordés, sensibilité, culture, beauté. Si l'Inspection reconnaît sa valeur pédagogique et humaine, elle lui fait remarquer son détachement des instructions officielles. Marcel Dirou résiste aux modes pédagogiques et à toute uniformisation.

     Et personne, personne ne l'a supposé, deviné, entrevu : Marcel Dirou dessinait, peignait sans relâche. Tout se passe comme si à côté du Marcel Dirou social - professeur compétent et collègue affable -, vivait sans que rien ne relie l'un à l'autre, un Marcel Dirou peignant dans la clandestinité... Que personne ne sache, comme une question de survie ! Personne n'a su.

     Marcel Dirou laisse après son décès (2009) plus de deux mille cinq cent toiles et dessins. Les premières oeuvres naissent - à notre connaissance - au contact de l'expérience africaine. Mobilité et force des traits. Personnages qui se détachent, se cachent ou imposent une secrète douleur, quêtent une approbation, un sourire. Visages qui se perdent et se cherchent dans le dédale des traits, un peu comme "Dirou" s'oublie dans la signature de Marcel ... Visages égarés, désirés : d'un père, d'un grand-père ? Visage qui s'étonne de soi-même : qui suis-je ?

     Il fut Marcel Dirou, l'homme qui peignait en secret ...

                                                                                                     (texte de Yannick Pelletier)

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